Pour sa mère il a toujours été le petit garçon au visage pâle et maigre qui ne tenait pas sur ses jambes. Elle en avait le souvenir d'un enfant extrêmement curieux de ce qui l'entourait mais aussi très lunatique et absent, un petit garçon qui aurait été heureux de naître dans un monde différent, un petit garçon qu'elle aurait voulu préserver de tous dangers, de tous ennemis, de ce monde infâme. Lui qui était si bon et généreux, lui qui pleurait lorsque par mégarde une branche craquait sur son passage, lui qui inventait une famille à tout être, toute chose qui en était dépourvue. Un enfant qui avait la larme facile, la peau très fine et le sang bien rouge. Elle se souvient encore de toutes ces larmes translucides et abondantes lorsqu'il s'écorchait les genoux en tombant dans sa précipitation, elle se souvient de sa voix faible qui la réclamait, elle se souvient aussi de ses lèvres gercées et de son menton tremblotant, de ses  yeux intenses et de son regard franc. Mais plus encore qu'une simple image, qu'une voix, qu'un fragment de passé, elle se souvient de leur lien fusionnel, de l'absence d'un père qu'elle lui a maintes fois souhaité, de ses sourires éclatants et de ses rires joyeux et honnêtes. D'un monstre, comme l'appelaient ses voisins, qui ne se souciait ni de la pauvreté dans la quelle ils vivaient, ni du manque qu'ils ressentaient chaque jour. D'un petit garnement protecteur et intensément jaloux qui n'avait d'égal à son envie de défendre ses proches uniquement son manque de forces. Elle se souvient d'un fils qu'elle a perdu et qu'elle aurait souhaité voir grandir.

D'autres parlent de lui avec une colère dissimulant une autre forme d'affection, tel sa voisine. Une vraie mégère aux yeux de Mme Lee. Des joues creusées par la mal-nutrition, un regard fatigué par le travail de toute une vie, un crâne presque chauve par la maladie, des rides visibles, marques de l'âge, et un caractère à en faire fuir plus d'un. Cette femme qui refusait tant le fait de prendre de l'âge fut officiellement baptisée «mamie» par le jeune Yoon Ji, un surnom qui l'horripilait au plus au point et lui faisait froncer ses sourcils grisâtres. Pourtant, derrière cette apparence de femme solitaire et endurcie, se cachait un cœur des plus tendres, et ses yeux miroitaient toujours de bonheur quand elle criait sur le garçonnet, ce garçonnet qui par cette simple appellation, l'avait inconsciemment ajoutée à la famille. Il lui avait donné une famille qu'elle n'avait pas. Il lui avait apporté de l'affection et de l'amour par sa présence. Et quand bien même elle ne vous parlerait que de ses bêtises, de ses pots cassés par sa faute, de son manque de forces, de sa maladresse et de sa couardise, il serait bien difficile de ne pas remarquer ses lèvres ternies qui s'étirent et le coin de ses yeux se plissant.

Baigné d'amour, bercé par la pauvreté mais doté d'un comportement exemplaire, proche de son entourage, généreux, peu croient encore cette version des faits quand on le voit, son regard toujours aussi perçant planté dans celui de l'adversaire, ses canines légèrement proéminentes mordillant ses lèvres avant d'esquisser un sourire, et ses doigts resserrés autour du bras de l'ennemi avant que celui-ci ne soit arraché avec violence. Peu croient cette version des faits quand on sait quel monstre il est devenu aujourd'hui. Peut-être l'absence d'un père et de sa force de persuasion l'ayant éloigné du droit chemin. Peut-être qu'un tel ange n'était en réalité qu'un volcan de violence ayant éclaté. Peut-être encore que la surprotection en a fait de lui un tel être. Mais en réalité peu savent aussi qu'un homme privé d'amour une quinzaine d'années ne peut que sombrer dans le désespoir. U N D E R C O

400 mots minimums ~ N'hésitez pas à ajouter des images, des gifs, des codes dans votre texte. (la taille maximum est 500px) Il n'y a pas de style d'écriture obligatoire, vous pouvez faire à la première, deuxième, ou troisième personne. Parlez de l'enfance de votre personnage, de son test à l'age de 10 ans, sa formation, son métier...

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Il attendait ces moments avec impatience. Ceux où il pourrait enfin évacuer la frustration d'une longue journée, ceux où il pourrait se laisser aller à une autre forme de violence, ceux où tous ses soucis s'évacuaient d'un coup de reins enthousiaste entre les cuisses d'une décolorée à forte poitrine. U N D E R C O | OUI JE COMMENCE PAR LA FIN, KESTA, T AS UN BLEM ? èé