Etant né dans cette société à l’abri des soucis extérieurs grâce à de nombreuses techniques de pointe et dans une famille de riches personnages de la société, rien ne présageait qu’elle se retournerait un jour contre celle-ci.

En effet, comme dit plus haut, de nombreux facteurs lui avaient permit d’apprécier cette société depuis très jeune et de rester hermétique aux douleurs des autres, aux réalités dissimulées par le dictateur de la cité. Dés sa naissance, on lui avait offert une vie de confort, à l’abri des maux extérieurs. Elle ne connaissait rien des veoht, et la résistance ou les personnes pensant du mal de cette société lui étaient en horreur. Elle ne comprenait pas comment on pouvait en vouloir à une société qui, durement acquis, permettait à plus d’un de vivre alors que beaucoup étaient mort en dehors. Elle trouvait que tout ceci était… ingrat.

Né donc dans les meilleures conditions pour cet ère, elle avait un père et une mère aimants, sachant parfaitement lié vie de famille et travail, l’un médecin et l’autre botaniste. Baigné donc dans un environnement relativement aisé, elle ne manqua de rien, à la différence de certains autres enfants. Mais cela, elle l’ignorait. Elle ignorait que certains souffrait tels des esclaves. Peut-être était-ce mieux pour elle ainsi, afin qu’elle évolue toujours dans les meilleures conditions de cette société.

A ses 10 ans, comme tout enfant présent à Heïlisah, elle passa ce test si étrange qui permettait de savoir quel métier façonnerait ses études à venir. Dans un premier temps, on opta pour médecin, mais en observant son caractère, on la redirigea vers un métier plus discret, à savoir : fleuriste. Elle connaissait parfaitement les plantes grâce à sa mère, et grâce à ses deux parents, elle en connaissait toutes les vertus, et plus particulièrement les médicinales. Pour autant, on avait prit en compte la place plutôt aisée de sa famille, et dans l’optique de la constance, on lui donna donc ce métier. Pourquoi dire que cela n’était pas moins bien que la médecine ? Tout simplement parce que dans cet environnement hostile hors Heïlisah, énormément de plantes avaient disparues. S’étant raréfiées, les plantes ont ainsi une plus grande valeur que par la passé et beaucoup en achètent dans ce que l’on peut appeler la « haute société ».

Enfin, il n’y avait guère d’études spécifiques pour devenir fleuriste, aussi elle suivit un cursus de médecine. Durant ce temps, rien ne troublait sa concentration pour les études. Mais ceci fut de courte durée lorsqu’elle se mit en couple avec l’un de ses voisins. Ils n’avaient pas grand-chose à voir en réalité et rien n’aurait du les inciter à se mettre ensemble. Ils se connaissaient depuis toujours, comment les sentiments auraient pu se changer en amour ? Pour tout dire, au début de leur relation, elle n’en était pas amoureuse. Elle ne voulait simplement pas lui faire de mal en le repoussant… Mais très vite, les sentiments qu’il avait pour elle furent partagés. Dire qu’elle savait comment ses sentiments avaient germés serait un mensonge… Peut-être était-ce le fait de le voir sous un nouveau jour. Enfin, elle avait 17 ans lorsqu’ils s’étaient mit ensemble et tout présageait une longue romance. Mais au contraire, après un peu moins de deux ans, son petit ami mit un terme à leur relation.

Elle en a souffert, certes, mais s’était relevée, sachant pertinemment qu’elle avait toute la vie devant elle. Aussi, n’étant plus occupée à s’occuper d’une quelconque relation amoureuse, elle se remit plus sérieusement dans les études. Mais cela ne dura encore une fois pas plus d’un an.

Il pleuvait à flot quand quelqu’un vint toquer à sa porte. Regardant dans la lentille au travers de la porte, elle aperçut son premier amour, ex petit-ami, trempé, pour la première fois depuis leur rupture. Trop gentille peut-être, elle le laissa entrer sans chercher à savoir pourquoi chez elle. Il voulait la récupérer, disait-il. Il disait également que les raisons de leur rupture étaient bien plus complexes que ce qu’il avait bien voulu lui dire. Mais…Pardonner comme ça, même elle en était incapable. Aussi, elle refusa, malgré le baiser fiévreux qu’il lui donna. Cela étant, il avait une place particulière pour elle, et c’est sans réel étonnement qu’ils se remirent ensemble. Tout leur quotidien était revenu de lui-même, et mieux encore.

A peine quelques mois après son retour que le couple décida de s’installer ensemble. Pour tout avouer, il s’agissait en réalité d’une idée du jeune homme et, pour que tous deux soient en accord total, elle lui posa pour condition de ne plus rien lui cacher et de s’expliquer. C’est ainsi qu’elle apprit côtoyer la résistance de plus prêt qu’elle ne l’aurait pensé, qu’elle apprit également les dessous de cette société qu’elle idolâtrait pourtant. Il lui disait depuis lors le principal, sans entrer dans les détails, afin de la protéger, et elle se comportait en bonne petite-amie, jonglant entre sa vie professionnelle, florissante dirons nous.

Vous l’aurez compris, la demoiselle a toujours vécut dans un monde surtout baigné par sa relation amoureuse et ses études/son travail. Pourtant, tout ceci la changea progressivement, elle comme son opinion, ses croyances, ses connaissances.

Tout semblait parfait. Malgré sa condition de résistant, son petit ami revenait toujours malgré quelques blessures, généralement superficielles et son commerce était fleurissant. Ayant confiance en leur avenir, cette fois, ils s’étaient échangé un couple de bagues en symbole de leur union prochaine et avaient commencé à tenter de concevoir un bébé. Plusieurs mois sans résultats et, malgré l’avis des médecins qui annonçaient qu’il n’y avait aucun souci de la part des deux individus, ils commençaient tous les deux à perdre espoir quant à avoir un enfant fait de leurs sangs, de leurs chairs.

Pourtant, l’arrivée d’un heureux évènement allait effectivement se faire. Elle était enfin enceinte. Elle baignait dans le bonheur et attendait avec impatience le retour de son homme pour le lui annoncer. Pourtant, un ami à lui vint lui annoncer qu’il avait été fait prisonnier. Ce fut un choc terrible, accordons le, mais elle gardait naïvement espoir. Mais à mesure que les mois passaient, que son ventre grandissait, sans qu’elle n’ait pu revoir son fiancé, elle s’y était fait : il ne reviendrait pas.

Elle aurait voulu disparaître avec lui, mais qu’en serait-il de cet enfant qui commençait à donner de bons gros coups au travers de son ventre ? Avant même sa naissance, elle l’aimait de tout son cœur. Aussi, elle renonça à ses idées macabres et, malgré les horreurs de cette société dans laquelle elle était coincé, entre les démunis et sa propre condition bourgeoise, où se trouvait (et où se trouve) sa place ?

9 mois de grossesse et le bébé naquit en bonne santé, rendant le sourire à une mère meurtrie mais néanmoins heureuse d’avoir conçu un si beau bambin.

Aujourd’hui, cette petite créature fragile, à 10 mois tout juste, réussit déjà à faire ses premiers pas. Des pas desquels il finit toujours par tombé, mais n’en restant pas moins ce qu’ils sont. Quant à la mère, celle-ci continu sa vocation, se faisant discrète, ayant tout de même été la femme d’un ennemie de son dictateur et en connaissant bien assez quant aux secrets de cette société en apparence idyllique.