9 ans :
Le p’tit fut acheter par des riches puis entraîné pour rejoindre les arènes.

12 ans :
Une bête angoissée et anxieuse, préférant se cacher lorsqu’on le battait pour refuser d’obéir aux règles. Il ne voulait pas se battre. Il le refusait. Et il pleurait. Pourtant, rien n’y faisait, on l’y obligeait car son pouvoir lui permettait de toujours se relever, qu’importe ses blessures, même si souvent, la douleur lui était insupportable.

15 ans :
Vive et brulante. Il voulait mourir. Recroquevillé dans un coin de cette pièce qu’ont appelé chambre, bien qu’elle ressemblait davantage à un cachot, il sanglotait sans interruption. L’adolescent avait mal et finit par hurler aussi fort qu’il le pouvait. Il hurlait et imploré les Dieux de lui offrir le repos d’une mort bien méritée.

Ses cris attirèrent ceux qui le formait à devenir un combattant soumis aux règlements, obéissants aux ordres qu’on lui donnerait. William émit un hoquet de peur en voyant arriver le premier gars ; il ne connaissait pas son nom mais le frappait bien assez pour ne jamais oublier son visage.

Il hurla encore une fois.

17 ans :
L’enfant se chanté une berceuse, reniflant par intermittence, le pouce enfoncé dans la bouche, l’index entourant son nez. William avait développé une double personnalité âgé d’environ 6 ans d’après le psychiatre qu’on l’a obligé à voir. Le « vilain monsieur tout en blanc » comme il l’a nommé, a souhaité le voir plusieurs fois pour comprendre son état. Il l’étudiait comme un rat de laboratoire et en profité, sachant pertinemment qu’une fois revenue dans son esprit « normal », William ne se souviendrait de rien.

Capricieux et câlin, l’enfant que son inconscient avait créé pour lui était une forme d’exutoire pour s’enfuir de ce monde, oublier cette vie qu’il n’avait jamais souhaité, qu’il ne méritait en aucune façon. Et, il avait désespérément besoin d’une main attendrissante pour l’aider à faire face à tout ça.

20 ans :
La chambre avait perdu de sa lumière, sa prestance. Au centre de la pièce, tendu comme un arc, William observait la pièce dont les meubles se trouvaient égorgés sur le sol avant de lever son regard sur les murs dont les crevasses ensanglantés témoignaient des coups qu’il avait pu donner. Mais ce n’était pas grave car il guérissait à vue d’œil, ne laissant plus que des tâches rougeâtres sur ses mains comme témoins de ce qu’il s’était fait. Une crise de colère. Encore une. Ça lui arrivait de plus en plus souvent ces derniers temps, sans qu’il puisse se contrôler. William se laissa tomber au sol, se sentant glisser dans une semi-conscience, avant de sentir son estomac grogner. Il avait faim, un plat de pâtes l’attendait dans le frigo « ça serait meilleure si quelqu’un me donnait la béquée ». Cette pensée le fit frissonner. Il ne voulait pas être petit. Pas le moment. Pas le bon moment. Le combattant d’arène se mit finalement à pleurer silencieusement.

23 ans :
« Et encore raté ! ». Dans un jeu de jambes très bien calculé, il évita un coup de son adversaire qui avait plutôt l’air de s’énerver. Quant à lui, la situation l’amusé plus que de raison. William se prenait des coups, riait, frappait et ne réfléchissait plus. Il avait le contrôle complet de la situation et se sentait enfin vivant